FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

C'est ici que les artistes (en herbe ou confirmés) peuvent présenter leurs compositions personnelles : images, musiques, figurines, etc.
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nonoko
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par nonoko »

Joli mais non merci je ne vais pas tout réécrire, tant pis le mal est fait..Là c'est sûr que le jardin aurait été complètement détruit par le condor.. :x-):
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Ra Mu
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par Ra Mu »

nonoko a écrit : 29 janv. 2017, 14:37 Là c'est sûr que le jardin aurait été complètement détruit par le condor.. :x-):
Sûr! :x-):
Blague à part, n'oublie pas que j'ai du temps pour ce genre de recherches ;) .

[ Image Externe ]

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- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
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Seb_RF
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par Seb_RF »

Je veux pas être embêtant mais même si ce jardin et superbe, même Pas en rêve dit poser le condor il n'y aurai jamais la place, dans le patio actuel même si c'est hard il y a cette possibilité au moins...
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

Fanarts: viewtopic.php?f=14&t=2301 :x-):
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Ra Mu
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par Ra Mu »

Seb_RF a écrit : 29 janv. 2017, 14:56 Je veux pas être embêtant mais même si ce jardin et superbe, même Pas en rêve dit poser le condor il n'y aurai jamais la place, dans le patio actuel il y a cette possibilité au moins...
C'est bien pourquoi j'avais évoqué le chantier du palais renaissance ou l'esplanade du Partal (en arrière plan). Ils sont contigus au site.
Et. .. oui, il faudrait qu'il y ait moins d'arbre, mais vous pouvez faire comme si. Quand je l'ai visité, il y a 15 ans de cela, il n'y avait pas de verdure.
4809645525_8cbc741fb4_m.jpg
4809645525_8cbc741fb4_m.jpg (43.42 Kio) Vu 5062 fois
Et la mosquée de Barcelone? Ben ... c'était la cathédrale, avant qu'elle ne soit détruite et remplacée par un bâtiment gothique. 8-x
- On s'est tout de même embrassés, cela ne signifie donc rien?
- HEIN? T'as embrassé Ambrosius?
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par nonoko »

Je cherchais évidemment une mosquée qui ne soit pas devenue une cathédrale, encore moins en pleine ville, sinon bonjour les dégâts !
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Message par Raang »

J'imagine bien !
Quoique...
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Message par Raang »

Au fait, pour ceux qui veulent savoir où on en est...on ne sait pas
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Re: FANFICTION COLLECTIVE : Ecrivains-Dessinateurs-Photomonteurs

Message par nonoko »

Raang a écrit : 01 févr. 2017, 16:23 Au fait, pour ceux qui veulent savoir où on en est...on ne sait pas
Pour toi je sais pas, mais le chapitre 3 arrive! :x-):
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Message par Akaroizis »

Cool, on attend ça avec impatience !
Le présent, le plus important des temps. Profitons-en !

Saison 1 : 18.5/20
Saison 2 : 08/20
Saison 3 : 12.5/20
Saison 4 : pas pire que la 3ème, mais pas mieux... quoique...


Ma présentation : viewtopic.php?f=7&t=80&p=75462#p75462
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Message par Seb_RF »

Suite:

Chapitre 3

Le Lendemain Matin, la chaleur de Juillet réveilla le Fils du Soleil aux premiers rayons de ce-dernier.
Zia dormait toujours sur lui ; sa tête s’était affaissée jusqu’à la cicatrice qu’Esteban préférait oublier, ce n’était plus qu’un mauvais souvenir.
Tao avait repris une position à peu près normale, au moins il était allongé…
Une fois le trio réveillé entièrement, ils décidèrent de retourner rapidement à Barcelone, afin de retrouver Mendoza et Isabella.
Zia se mit aux commandes, bien décidée à arriver le plus vite possible.
Durant leur vol, Tao interrogea ses deux amis sur leur mariage.
Esteban et Zia lui parlèrent donc de leurs idées pour l’évènement, mais…
T : Au fait, tu as choisi un témoin, Esteban ?
E : Oh…euh…justement hier, je pensais à te demander si tu voulais bien…
T : Bah…BIEN EVIDEMMENT QUE J’ACCEPTE, VIEUX FRÈRE !
Z : C’est sûr qu’après cette nuit, on peut faire une croix sur Mendoza, s’il ne t’étripe pas dès qu’il te voit, tu auras de la chance, Esteban !
E : Bah, je dirai que c’était l’idée de Tao..
Z : Alors on n’aura plus aucun témoin, on peut dire adieu à notre mariage !
E : Je vais arranger ça, ne t’inquiète pas, Mendoza a l’habitude, tu le sais bien…
Le Condor continua sa tracée vers Barcelone et quelques minutes plus tard ils atterrirent au même endroit d’où ils avaient décollé, dans la clairière, et filèrent directement vers la Taverne de Rico, en espérant y avoir des nouvelles de leurs amis, à défaut de les voir. De si bon matin, ils étaient encore sûrement à leur auberge.

Isabella ouvrit les yeux, et mit quelques secondes à se rendre compte qu’elle était seule dans le lit. Un léger bruit attira son attention. Mendoza achevait d’enfiler ses bottes, puis il s’empara de sa cape et de son épée et sortit avant même qu’elle ait pu l’avertir qu’elle était réveillée, sans un regard pour elle. Elle soupira. Au moins elle serait parfaitement seule ce matin pour se préparer. Elle remarqua qu’il avait laissé un mot sur l’oreiller à côté d’elle ; elle ne prit même pas la peine de le lire, sachant d’avance ce qui y était écrit : il avait dû partir pour la taverne. Aucune trace sur l’oreiller ne permettait de déterminer que quelqu’un avait dormi là, et pour cause : la dernière image qu’avait vue Isabella avant qu’elle ne ferme les yeux, vaincue par le sommeil, était celle de son amant à demi allongé dans l’unique fauteuil qui meublait la chambre, près de la fenêtre. Il l’avait assurée qu’il la rejoindrait bientôt, mais il avait dû passer la nuit là, en proie à cette humeur sombre qui ne l’avait pas quitté de la soirée. Isabella continua de somnoler un moment, en se remémorant les événements qui avaient marqué sa journée de la veille. Mendoza avait de quoi être contrarié, c’était le moins que l’on puisse dire. Mais elle ne l’avait jamais vu ainsi, si près de perdre totalement son sang-froid. Y était-elle pour quelque chose ? Elle ne savait pas très bien au juste, mais elle sentait confusément qu’elle avait une part de responsabilité. Oui…elle se rappelait à présent, elle avait eu cette réaction si déplacée face à Esteban et Zia, elle avait perdu le contrôle, et Mendoza s’était inquiété. Pourtant elle faisait tout pour qu’il ne s’inquiète pas. Il lui faudrait être plus prudente à l’avenir, mais ce n’était pas facile pour elle non plus, parfois son corps la trahissait. Son esprit devait être le plus fort, mais son esprit la trahissait aussi, de plus en plus souvent. Elle commença à paniquer, en réalisant sa situation : pourquoi n’avait-elle pas réagi plus tôt, quand il en était encore temps ? Elle avait l’impression qu’un voile se déchirait peu à peu, lui faisant entrevoir ce qu’elle refusait d’accepter, mais qu’elle n’était pas parvenue à se résoudre à affronter. Et à présent elle se trouvait dans cet entre-deux insoutenable, qui menaçait son bonheur plus sûrement que si elle avait tout avoué, alors même qu’elle avait cru qu’en cachant la vérité elle préserverait ce bonheur. Peut-être n’était-ce qu’une question de temps, peut-être réussirait-elle à faire face ? Mais au fond d’elle-même elle savait qu’elle était désespérément seule, incapable de se confier à la seule personne qui pouvait l’aider, tant elle avait peur de l’entraîner lui aussi dans ses angoisses. Et pourtant, en le protégeant, elle sentait qu’elle le perdait, et qu’elle se perdait elle-même, la situation était sans issue. Cepedant, elle parvint à se rassurer : bientôt ils reprendraient la mer, bientôt ils seraient repris par le tourbillon de leurs activités, et tout recommencerait comme avant. Elle se vit sur le pont du San Buenaventura, le cœur léger ; mais elle se sentit tout aussitôt observée, et elle n’aurait su dire si cela la dérangeait ou la flattait. Le souvenir de leur entrevue avec l’homme de confiance de Vicente Ruiz, Alfonso Gonzales, refaisait peu à peu surface dans sa conscience à demi-ensommeillée. A chaque fois qu’elle avait tourné la tête vers lui, elle avait surpris son regard sur elle, comme s’il cherchait à lire dans ses pensées, à percer son secret peut-être, mais sans doute n’était-ce qu’un effet de son imagination. Après tout, elle l’avait à peine regardé, et s’était plutôt concentrée sur les termes du contrat, et sur les étapes du premier voyage qu’ils feraient à deux bateaux en Méditerranée. Tandis que Ruiz expliquait ce qu’il souhaitait et donnait ses instructions, Mendoza l’écoutait attentivement, mais en observant en même temps à la dérobée leur nouveau compagnon de route. Son visage demeurait impassible, mais Isabella le connaissait assez pour se rendre compte qu’il maintenait ainsi entre lui et Gonzales une distance prudente, en attendant de le connaitre mieux, et que sa froideur polie était le signe qu’il n’accorderait pas facilement sa confiance à leur associé. Il est vrai que Ruiz le leur avait présenté comme un marin assez expérimenté, doublé d’un négociateur hors pair, mais il était en vérité bien jeune, et quand Mendoza avait demandé à Ruiz depuis combien de temps Gonzales était à son service, le marchand avait dû avouer que cela ne faisait que quelques mois, et qu’il ne lui avait pas encore confié de course de plus de quelques jours le long des côtes espagnoles. Il comptait justement sur Mendoza pour accompagner Gonzales dans un plus long voyage, qui les mènerait de Sardaigne à Oran. Isabella sourit. Après tout, ce qui avait véritablement contrarié Mendoza, ce devait être les regards de Gonzales sur elle…cela aurait peut-être l’avantage de faire diversion….elle se sentait prête à jouer avec Mendoza un petit jeu de séduction qui les enivrerait tous les deux jusqu’à l’oubli…L’oubli, c’est tout ce qu’elle souhaitait. Mais le soleil commençait à éclairer la chambre d’une vive lumière, il était temps de se préparer pour regagner le San Buenaventura, où elle retrouverait Mendoza en compagnie de Pedro et Sancho, avant que ces derniers ne repartent pour leur propriété. Elle soupira ; elle n’avait aucune envie de se retrouver seule avec les deux marins pour les entendre s’inquiéter ou se plaindre de l’absence du trio, comme ils l’avaient fait toute la soirée de la veille. Elle pesta contre Mendoza : non seulement il avait choisi d’ignorer la conversation fastidieuse de ses compagnons en vidant chope sur chope sans dire un mot, alors qu’ils n’arrêtaient pas de solliciter sa désapprobation de la conduite scandaleuse à leurs yeux d’Esteban, qui leur avait promis un dîner de fête et leur avait posé un lapin ; mais il s’était encore esquivé ce matin, et c’est elle qui devrait supporter leurs jérémiades ! Cette perspective acheva de la convaincre de rester un peu plus longtemps allongée, mais elle ne parvint pas à trouver un semblant de sérénité et finit par se lever, résignée.
Mendoza approchait de la taverne de Rico. Il avait passé la nuit à tourner et retourner le problème dans sa tête, sans compter qu’il n’était pas parvenu à faire taire les inquiétudes que l’absence du trio avait fait naître en lui. Il avait eu beau essayer de se raisonner, il n’y était pas parvenu, et cela n’avait fait qu’accroître l’irritation qui le tenaillait depuis la rencontre avec Gonzales. L’alcool ne lui avait été d’aucun secours, à part le fait qu’il l’avait rendu maussade et taciturne au point d’être parfaitement indifférent aux propos de Pedro et Sancho. Alors il avait décidé d’en avoir le cœur net, pensant trouver ainsi une forme d’apaisement : s’il était impuissant face à l’absence d’Esteban, et s’il lui faudrait attendre pour savoir à quoi s’en tenir véritablement sur ce Gonzales, il pouvait au moins vérifier ce qu’il pressentait. Si c’était bien ce qu’il pensait, alors Gonzales n’aurait bientôt plus l’occasion de regarder avec trop d’insistance Isabella, car Mendoza n’avait pas l’intention de la garder auprès de lui dans ces conditions. Il avait attendu que la jeune femme soit profondément endormie, et quand il avait perçu sa respiration régulière, il s’était approché pour l’observer attentivement, pour regarder son corps comme il ne l’avait jamais regardé, cherchant à percer le mystère de cette vie qui l’animait, si puissante et si fragile. Il s’était assis près d’elle, et doucement, délicatement, il avait découvert son buste, saisi comme à chaque fois par sa beauté, mais à son désir se mêlait cette nuit-là son appréhension ; il avait conscience de violer son intimité, et redoutait tout autant qu’il le souhaitait d’avoir la confirmation de ses soupçons. Il hésita un instant avant de tirer davantage sur la fine toile du drap, et de faire apparaître les hanches d’Isabella. Combien de fois leurs corps s’étaient-ils mêlés, sans qu’il ne prête attention à autre chose qu’à leur plaisir mutuel? A présent, il contemplait la surface veloutée de cette chair à laquelle il avait goûté tant et tant avec délices ; son regard se fit plus intense, il lutta contre son désir fou de s’enivrer de la chaleur du corps d’Isabella, de se plonger dans son parfum, et de caresser de ses lèvres la rondeur discrète qui rendait les os de son bassin moins saillants qu’à l’ordinaire. Il ne put toutefois s’empêcher d’effleurer de sa main la peau tiède de la jeune femme, cherchant à déceler la palpitation d’une vie en devenir, mais seul le rythme de la respiration lente de sa compagne était perceptible. Elle bougea alors, comme pour échapper à cette main inquisitrice, qu’il retira aussitôt. Puis il la couvrit à nouveau avec mille précautions et resta de longues minutes à la contempler tandis que les questions se bousculaient dans sa tête. Incapable de trouver le sommeil, il retourna s’allonger dans le fauteuil, et passa les quelques heures qui restaient avant l’aube à réfléchir à cette situation imprévue, en s’efforçant de garder son calme. Au matin, sa décision était prise ; il descendit demander de quoi écrire à l’aubergiste et partit porter sa lettre à la taverne de Rico avant de se rendre au port pour préparer le départ du San Buenaventura et de la Santa Catalina. Comme il s’en doutait, ils n’étaient pas encore arrivés à la taverne quand il y parvint ; il rappela donc à Rico le message qu’il avait laissé oralement hier à leur intention, celui de le rejoindre au port dès que possible, et lui confia la lettre en précisant bien de ne la remettre qu’à Zia.
Peu après son départ pour le port, Esteban, Zia et Tao se présentèrent enfin à la taverne, essoufflés d’avoir couru. Rico les accueillit d’un air navré.
R : Vous voilà enfin, vous trois ! Vous venez tout juste de rater Mendoza ! C’est qu’on vous a attendus hier soir ! Où étiez-vous passés ? Si vous avez faim, il reste du poulet froid…
E : Non non, merci, ça ira Rico, c’est gentil, mais je suppose que Mendoza voulait nous voir, tu saurais où il est parti ?
R : Pardi, il m’avait déjà passé le message pour vous hier soir, et il est revenu ce matin pour s’assurer que je mangerais pas la consigne, ça on peut dire qu’il s’inquiète pour vous ! Il a même laissé une lettre !
E : Une lettre ? montre vite !
R : Tatata ! elle est pour Zia, exclusivement ! Ordre de Mendoza !
Rico tendit solennellement la lettre à la jeune fille, qui s’en empara d’une main hésitante, avant de se mettre dans un coin pour la lire tranquillement, tandis que ses compagnons la regardaient, brûlant d’envie d’aller lire par-dessus son épaule.
E : Hum…et donc, Rico, Mendoza était inquiet pour nous ?
R : Il n’a rien dit de la soirée, je le connais, c’est qu’il filait un mauvais coton !
Tao s’approcha d’Esteban pour murmurer à son oreille.
T : Tu vas passer un mauvais quart d’heure, Esteban, tu es sûr que tu veux retrouver Mendoza ? On ferait peut-être mieux de filer chez Charles Quint, on sera mieux reçu…
E : Ne sois pas stupide, Tao !
A ce moment là, Zia les rejoignit.
Z : Bon, on y va ?
E : Qu’est-ce qu’il t’a écrit ? ça doit être important !
Z : Oh…oui…mais on en parlera plus tard. Rico, où est parti Mendoza ?
R : Il vous attend au port, il va repartir ce matin.
Z : Alors, dépêchons-nous ! A bientôt, Rico !

Mendoza attendait sur le pont, désoeuvré. Il était encore trop tôt, ni Gonzales ni Isabella n’étaient encore arrivés, et les bateaux étaient déjà prêts, les ouvriers envoyés par Ruiz aux premières lueurs du jour avaient fini leur travail. Le temps s’annonçait parfait pour la traversée, le ciel était dégagé, et Mendoza s’était entretenu brièvement avec son Second, un marin expérimenté du nom d’Alvarès, qu’il avait recruté lui-même comme le reste de l’équipage, et sur lequel il allait pouvoir compter aujourd’hui, le temps de se reposer un peu, si les circonstances le lui permettaient. Soudain, une silhouette familière déboucha en courant sur le port, suivie de deux autres, agitant la main pour attirer son attention, tandis qu’on criait son nom. Il descendit aussitôt à terre, et attendit les bras croisés qu’Esteban, Zia et Tao parviennent jusqu’au quai ; il était agité de sentiments contradictoires, ce qui ne lui arrivait guère, et il trouvait cela particulièrement désagréable. Il décida de les laisser s’exprimer en premier. Il remarqua immédiatement que Zia tenait la lettre qu’il avait laissée à Rico ; la jeune femme répondit à son regard par un hochement de tête rassurant, tandis qu’Esteban prenait la parole.
E : Mendoza, quelle chance, tu n’es pas encore parti, on a bien cru qu’on allait te rater !
Mendoza répondit du ton le plus neutre possible, attendant de voir comment allait évoluer la conversation.
M : J’attends Isabella, ainsi que Gonzales, le capitaine du navire de Ruiz, la Santa Catalina, qui doit faire route avec nous. Mais il est en retard, lui aussi.
E : Je suis désolé, pour hier, on a manqué de temps, le coucher du soleil nous a surpris à quelques kilomètres..
M : Ce sont des choses qui arrivent, mais évite à l’avenir de faire des promesses que tu ne peux pas tenir.
Esteban se sentit rougir. Cette remarque, pourtant dite sur un ton détaché, où aucun reproche n’était perceptible, l’avait atteint en plein cœur, remuant des souvenirs pénibles. Déstabilisé, ne sachant comment réagir, il se laissa gagner par la colère, non pas tant contre Mendoza que contre lui-même, et avant d’avoir pu mesurer la portée de ce qu’il disait, il répondit abruptement.
E : Je n’ai pas besoin de tes conseils, tu n’es pas mon père !
Tao arrêta de respirer, Zia regarda Mendoza d’un air effaré. Ce dernier esquissa un sourire.
M : Effectivement. Et tu as passé l’âge des conseils et des remontrances, excuse-moi. C’était un rendez-vous manqué, voilà tout, je devrais avoir l’habitude, depuis le temps…je dois me faire vieux, je m’inquiète pour un rien…votre entrevue avec Philippe a-t-elle été satisfaisante au moins ?
Esteban soutint un instant le regard de Mendoza, puis baissa la tête en soupirant.
E : Oui et non…je ne suis pas sûr qu’il comprenne jamais nos positions..mais au moins il sait qu’il n’a rien à attendre de nous. Il n’a pas arrêté de nous rabattre les oreilles avec la gloire de son père, de son royaume…on dirait qu’il a quelque chose à prouver..
T : Oui, et quelle arrogance, il a même essayé d’acheter les services d’Esteban en lui proposant tout un harem ! Eh ! mais..il ne m’a rien proposé à moi, dis donc !
M : Ah ah ah, et bien sûr, tu as refusé, Esteban, j’en connais une à qui cela a dû faire plaisir…Et que comptez-vous faire à présent ? Rendre visite à Charles Quint en personne ?
E : Exactement ! le plus tôt sera le mieux, ça fera un souci en moins !
M : Hum..je suppose que vous avez déjà tout prévu..
Z : Non, pas du tout, comme d’habitude Esteban décide de tout tout seul sans nous demander notre avis !
E : Ben quoi, c’est la porte à côté, non, autant en profiter !
T : Pourquoi pas, on n’a jamais visité ces coins, je suis partant !
M : Eh bien, inutile de vous recommander d’être prudents, alors, mais j’espère vous revoir bientôt, nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de parler ensemble..
Zia baissa la tête, visiblement mécontente. La perspective d’une conversation sérieuse avec Isabella s’éloignait. Mendoza lui avait bien indiqué dans sa lettre les étapes de son prochain voyage, afin qu’ils puissent se retrouver facilement, mais s’il prenait l’envie à Esteban ou Tao de prolonger leur séjour au Nord de l’Europe pour ‘visiter un coin’ nouveau, ou pire, s’il se passait un incident avec Charles Quint, qui sait quand elle pourrait régler le problème dont Mendoza lui avait fait la confidence ? « Le plus tôt serait le mieux » avait dit Esteban , mais pour Zia, Isabella passait avant Charles Quint. Prise d’une inspiration soudaine, elle redressa la tête et rencontra le regard de Mendoza, qui l’observait.
Z : Et si vous veniez avec nous, Isabella et toi ? Philippe était facile à impressionner, mais Charles Quint…quelques conseils ne seraient pas inutiles..
T : Tu plaisantes ? et puis d’abord, ils ne peuvent pas, le devoir les appelle…
M : C’est vrai Zia, je te remercie de la proposition, mais…
Il s’interrompit. Il venait d’apercevoir Isabella, accompagnée de Sancho et Pedro, qui se dirigeait vers eux. Mais Alfonso Gonzales, arrivé sur le port par un autre chemin, pressait le pas pour les rejoindre, et aborda bientôt le petit groupe. Avec un déplaisir extrême, Mendoza vit Gonzales s’appliquer à faire une révérence ridicule qui se termina par un baise-main, mais ce qui manqua de lui faire tirer aussitôt son épée, c’est que l’autre eut l’audace de retenir dans la sienne la main d’Isabella.
M : Par la malepeste…
Il n’avait fait que murmurer entre ses dents, mais le trio tourna la tête immédiatement pour voir ce qui lui arrachait cette exclamation étouffée. Ils découvrirent alors Isabella, Sancho et Pedro en grande conversation avec un homme qui leur parut plutôt jeune, mais plein d’assurance, à en juger par les grands gestes qu’il faisait à présent, désignant tour à tour la San Catalina, le ciel et la mer. Il était vêtu très élégamment de chausses noires et d’un pourpoint noir et brun qui soulignait avantageusement sa taille élancée. Son costume sombre s’accordait parfaitement avec son teint de métis.
E : Qui est-ce ? il a plutôt belle allure..
T : Ne me dis pas que c’est le capitaine de la Santa Catalina !
Z : Il a l’air charmant..
E : Comment ça ? il est juste bien habillé, c’est tout !
Z : Non, il se dégage quelque chose de toute sa personne…on dirait qu’il met une intention particulière dans le moindre de ses gestes..
T : En tout cas, Pedro et Sancho ont l’air de boire ses paroles !
Il eut à peine fini de prononcer ces mots que Mendoza l’écarta brusquement pour se diriger vers les nouveaux arrivants.
T : Oh oh…je n’aimerais pas être à la place de ce Gonzales…
Ils virent leur ami saluer poliment le capitaine et l’emmener un peu à l’écart pour s’entretenir avec lui, après avoir invité les autres à l’attendre d’un geste. La conversation fut brève. Gonzales hocha plusieurs fois la tête comme pour exprimer son doute, puis son approbation, plutôt hésitante, à en juger par la lenteur de son hochement . Mendoza le quitta un instant pour consulter Pedro et Sancho, et revint vers lui pour prendre congé d’une poignée de main vigoureuse. Gonzales partit alors en direction de la Santa Catalina, tandis que Mendoza et les autres s’approchaient. A peine arrivé, Mendoza lâcha un laconique « c’est bon, tout est arrangé, nous partons avec vous ».
E : Comment ça ? Pedro et Sancho aussi ? et le San Buenaventura, vous en faites quoi ?
M : Sancho et Pedro restent ici, ils ont accepté que je laisse le commandement de notre petite flotte à Gonzales, après tout c’est un capitaine expérimenté.
P : Ben j’espère, parce que t’as intérêt à être sûr de ton coup ! On fait ça pour vous, les jeunes, mais les affaires sont les affaires ! Nous, on retourne à notre propriété, mais on compte sur vous pour ramener ces deux-là au port de L’Alguer demain sans faute, et pas d’entourloupe, hein ! Parce que j’ai pas l’intention de laisser ce Gonzales naviguer seul jusqu’en Afrique !
S : Moi moi moi, non plus ! Je sais reconnaître un ma ma ma, un marin quand j’en vois un !
M : C’est bon, tout ira bien, il n’a jamais navigué plus loin que Majorque, mais la traversée jusqu’en Sardaigne s’annonce bien, et puis le San Buenaventura est entre de bonnes mains avec Alvarès. Je ne sais pas ce que valent le pilote ni le Second de la Santa Catalina, mais il ne devrait y avoir aucun problème. Et nous serons au rendez-vous à L’Alguer, sans faute, n’est-ce pas Esteban ?
E : Euh..si c’est toi qui le dis…moi je ne promets plus rien !
Z : J’y veillerai personnellement !
M : Bien, alors je vais prévenir Alvarès, et nous nous mettrons en route ! Tu n’y vois pas d’inconvénient, Isabella ?
La jeune femme était restée en retrait, silencieuse, se demandant bien quelle mouche avait piqué Mendoza pour qu’il décide soudain ce changement de programme qui n’était pas sans risque : après tout Ruiz comptait sur lui pour commander la flotte, et voilà qu’il manquait à leur accord dès le départ, sans raison véritable. Elle supposa que c’était une façon de mettre à l’épreuve le jeune métis, puisque Mendoza s’était vu imposer cet associé sans avoir son mot à dire, alors qu’il choisissait toujours lui-même avec soin ses hommes d’équipage. Sinon, quel intérêt avait-il à aller rendre visite à Charles Quint ? Esteban, Zia et Tao étaient tout à fait capables de se débrouiller tout seuls, et ils auraient pu les revoir plus tard. Elle ne pouvait croire que Mendoza était réellement inquiet pour eux, même s’il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. A moins qu’il n’y eût une autre raison, mais laquelle ? Elle avait bien senti que Mendoza n’appréciait guère Gonzales, mais s’il voulait le pousser à la faute, la responsabilité lui retomberait dessus. Décidément, son compagnon restait pour elle un mystère par moments, mais c’est ce qui faisait son charme. Elle crut même deviner que la décision de Mendoza n’était pas sans rapport les regards chargés d’intensité que Gonzalès posait sur elle, de ses yeux noirs teintés de jaune. Elle avait remarqué cette particularité étrange dès leur première rencontre, et elle était certaine qu’elle n’avait pas échappé à Mendoza. Lui aussi avait sans doute comprit que ce détail conférait au visage de Gonzales un magnétisme indéniable, qui ne pouvait laisser personne indifférent, même pas elle. Après tout, si Mendoza se préoccupait de ce genre de détail, c’était une excellente diversion à ses soupçons. Aussi prit-elle le cœur léger un air contrarié pour répondre qu’elle ne voyait aucun inconvénient à rendre visite à Charles Quint, au contraire, tout en faisant suivre sa déclaration d’un regard vers la Santa Catalina, ce qui n’échappa pas à Mendoza. Quand Isabella reporta ses yeux sur lui, elle regretta aussitôt de s’être engagée dans cette petite comédie, tant il la fixait avec impassibilité. Confuse, elle ne put soutenir son regard et baissa les yeux. Zia vint alors à son secours en déclarant qu’elle était ravie qu’ils puissent les accompagner, et qu’ainsi elles pourraient échanger sur leur expérience respective de la Cour. Quant à Esteban et Tao, ils n’avaient rien remarqué de la confusion d’Isabella : Sancho et Pedro les avaient pris à part et étaient en train de les abreuver de conseils sur leur entrevue, assortis de quelques menaces si jamais ils ne ramenaient pas Mendoza à temps, sans oublier des questions sur le nombre de barils de vin qu’ils souhaitaient pour leur mariage. Quand Mendoza revint après avoir donné ses instructions à Alvarès, un petit homme sec au visage buriné, qui l’avait assuré que la traversée serait une promenade de santé, et qui n’était pas peu fier de se voir accorder une telle confiance de la part de son capitaine, Esteban et Tao n’avaient qu’une envie, celle d’échapper au plus vite au flot incessant de paroles des deux marins. Ils prirent donc congé avec soulagement.
P : Soyez prudents, surtout, et réfléchis bien, Esteban, il faudra nous dire exactement combien de barils de blanc tu veux, combien de rosé et combien de rouge !
S : On concon, on concompte sur toi ! Demande à Tao de te calculer la caca, la capacité de stockage de la sousou, de la soute du condor ! sinon vous ferez plusieurs voyaya, plusieurs voyages !
P : Eh mais dis donc, on ne leur a pas demandé où se passerait le mariage !
S : C’est vrai ça ! Eh, rerere, revenez !
Mais ils les appelèrent en vain, car ils étaient déjà loin.
T : Pfiou..j’ai cru qu’on en finirait jamais ! J’espère que leur vin n’est pas aussi saoulant que leur conversation ! On a échappé à quelque chose hier soir !
E : Oui, tu redoutais la confrontation avec Mendoza, mais Pedro et Sancho ont failli m’achever avec leurs leçons de morale et leurs questions !
T : Et Zia qui propose à Mendoza de venir avec nous..mais qu’est ce qui lui a pris de lui donner une idée pareille ?
E : Bah, ça doit avoir un rapport avec la lettre..regarde, maintenant Zia ne lâche plus Isabella, je me demande ce qu’elles complotent toutes les deux…
T : Encore des trucs de filles, tu peux être sûr..
E : T’as sans doute raison…bon, on s’en fiche après tout ! Charles Quint nous attend !
Ils quittèrent le port, sans remarquer qu’Alfonso Gonzales, debout sur le pont de la Santa Catalina, les observait, un sourire aux lèvres.
Modifié en dernier par Seb_RF le 04 févr. 2017, 19:22, modifié 1 fois.
note serie:
MCO1: 18/20

Trahison/Insulte totale:
MCO2: 7/20
MCO3: 4/20
MCO4: 3/20 (et je suis "gentil" par ce qu'il y a les effets visuels)

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