Page 51 sur 89

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 13 sept. 2017, 08:37
par Akaroizis
Très sympa ces cartes ! Ça permet de se re-situer dans leur voyage à travers le monde. Bon boulot, soldat Seb ! ^^

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 13 sept. 2017, 10:41
par Seb_RF
voila ce coup ci les trajet sont complet enfin jusqu'a la ou en est la publication ;)


Condor:

Integrale trajet du condor du tome jusqua chap 17.JPG
je vous accorde que les trajet du condor aurait pue etre plus simple mais ont n'avais pas mis le tout sur carte au moment de la rédaction du plan :oops: et encore vous n'avez pas vu la version avec tout les trajets de tout le tome :D

santa catalina:

1.2_trajet du Santa catalina avant expediton du chap 13.JPG
2.1_Expedition chap 13.JPG
2.2_trajet du Santa catalina après expediton du chap 13.JPG
je précise qu' :Laguerra: n'était pas sur la Santa Catalina pour son retour a puerto conte ou elle retrouve les jeunes ;)
la navire est parti pour donner des nouvelle a barcelone ;)


San buenaventura:

1.1_trajet du le San Buenaventura avant expediton du chap 13.JPG

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 17 sept. 2017, 00:20
par yupanqui
Merci pour ce beau roman de l'été.
Va-t-on enfin arriver au dénouement après tant de rebondissements ?

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 17 sept. 2017, 11:29
par nonoko
Le dénouement? Non, c'est pas pour tout de suite, il faut bien s'occuper en attendant la saison 4.
Donc le roman de l'été se transformera en roman de l'automne, de l'hiver, du printemps...et ça durera peut-être jusqu'à tes 50 ans, Yupanqui ;) Désolée...

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 17 sept. 2017, 22:51
par yupanqui
J'espère que Dieu me prêtera vie.
La patience n'est pas ma vertu principale...
Alors il faudra que le récit soit toujours passionnant et nous tienne en haleine, avec de belles illustrations.
Merci en tout cas pour ces derniers mois.
Au fait, Nonoko - supprimé : on évite la vie privée, merci ;) - connais-tu les "mangas" ou œuvres de Jirō Taniguchi?
Je suis un fan inconditionnel du "sommet des Dieux" et du "Journal de mon père".

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 19 sept. 2017, 21:16
par nonoko
Voilà un petit bout de la suite, encore deux parties en préparation pour finir ce chapitre...

Chapitre 17

Troisième partie.

Une odeur de poisson grillé tira Isabella de son sommeil. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre où elle se trouvait. Alors la réalité s’imposa à nouveau à elle : elle était revenue à Porto Conte, seule. Celui qu’elle entendait s’affairer dans la pièce principale n’était pas l’homme qu’elle avait cru retrouver dans son rêve nocturne. L’impression trompeuse de sécurité que lui avait procuré ses retrouvailles avec un environnement familier empli de souvenirs heureux n’avait fait que calmer temporairement son angoisse grâce à une pauvre illusion, un de ces songes vains qui redoublent votre malheur après vous avoir laissé de faux espoirs, et qui vous abandonnent sans pitié à votre sort. Elle ne savait ce qui était pire : s’éveiller d’un cauchemar le cœur palpitant d’angoisse ou sortir d’un rêve trompeur, le cœur brisé. Mais son corps lui évita de ruminer plus longtemps sa déception : son estomac criait famine, comme souvent ces derniers temps. Et cette réalité-là, elle ne pouvait pas non plus l’ignorer.
Nacir s’était levé à l’aube pour aller pêcher. S’il ne pouvait pas faire grand’chose pour aider Isabella, au moins pouvait-il lui éviter de mourir de faim. Avec lui, cela ne risquait pas d’arriver. Il avait également trouvé un peu de farine et d’huile et avait puisé de l’eau au puits pour confectionner de minces galettes.
I : Bonjour, Nacir. Je vois que tu n’as pas perdu ton temps. Nous pourrons aller aussi chercher des œufs au village tout à l’heure, mais en attendant je vais faire honneur à ce repas, sinon je serai incapable de mettre un pied devant l’autre.
Le jeune homme disposa des assiettes bien garnies sur la table.
N : Bonjour, senorita. Régalez-vous ! Je viens de terminer de tout préparer, c’est une chance que vous soyez sortie au bon moment.
I : Je parie que tu savais qu’un tel fumet me ferait sortir de ma tanière.
N : Exactement. Comme ça, ça m’a évité d’avoir à vous tirer du lit.
I : Tu t’inquiétais ?
N : Vous nous avez quittés un peu brusquement hier soir…
I : C’est vrai, mais j’ai fort bien dormi. Excuse-moi de t’avoir laissé seul avec mes amis. Tout s’est bien passé ?
N : Oui, oui, mais je vous en prie, mangez ! J’ai fait ce que j’ai pu…
I : Pour le petit-déjeuner ou pour répondre aux questions des autres ?
N : Les deux !
Tandis qu’elle dévorait son frugal repas, Nacir lui résuma la conversation de la veille. Il avait à peine fini qu’un bruit de pas se fit entendre au dehors. Des pas pressés, accompagnés d’un cliquetis métallique.
I : Romegas est bien matinal, lui aussi. Entrez, chevalier !
L’hospitalier entra donc sans même avoir frappé, à l’invitation d’Isabella. Il était accompagné de Gabriel d’Aubusson, qui affichait un air contrarié. Romegas, lui, était furieux. Il allait parler quand son compagnon le devança.
GA : Nous sommes désolés de vous déranger de si bonne heure, mais nous avons une nouvelle importante à vous communiquer. Restez assise, cela vaudra mieux.
R : Inutile de vous montrer si prévenant, cela ne changera rien, une fois qu’elle saura !
I : Venez-en au fait, chevalier Romegas, mais cessez de crier ainsi, je vous prie, vous allez gâcher ma digestion.
R : Au moins, vous avez pu avaler quelque chose ce matin !
GA : Romegas ! Il vaudrait mieux que ce soit moi qui parle…
Mais le bouillant Provençal ne le laissa pas achever. Il jeta sur la table, au milieu des plats à moitié vides, une lettre, vierge de tout destinataire.
I : Eh bien, chevalier, dois-je comprendre que vous êtes mécontent de jouer les postiers ?
Isabella avait les yeux fixés sur la lettre. Gabriel d’Aubusson ne s’était pas encore remis de sa surprise ; il n’aurait jamais imaginé que son camarade fasse preuve d’une telle grossièreté, mais le calme de la jeune femme l’impressionnait au-delà de toute mesure.
I : L’un d’entre vous daignera-t-il me dire ce qui se passe, ou attendez-vous que je jette un œil indiscret à cette lettre ? Son contenu me serait-il destiné ? J’attends vos explications, Romegas ! Je ne vous savais pas si rustre !
En prononçant ces derniers mots, elle reporta brusquement son regard vers le chevalier. Ce dernier était tétanisé ; il ne se serait jamais cru capable de manquer ainsi d’égards à Isabella, qu’il tenait en si haute estime. C’était à croire que la diablesse qui avait envoyé cette missive lui avait jeté un sort ; même si elle n’était pas présente, elle le faisait agir de telle sorte qu’il ne se reconnaissait plus lui-même. A cette pensée, une nouvelle bouffée de colère le fit bouillir, et lui remit paradoxalement les idées en place : le sort d’un homme était en jeu, et ce n’étaient pas les tours de passe-passe d’une femelle qui allaient l’empêcher de le sauver. Peu à peu, il retrouvait son sang-froid, comme si le regard glacial d’Isabella avait éteint le feu qui dévorait son orgueil. C’est donc d’une voix calme qu’il répondit aux reproches de la jeune femme.
R : Pardonnez-moi, je me suis laissé emporter, et vous n’aviez pas à subir ce triste spectacle. Je vais donc vous exposer les faits qui m’ont fait réagir de façon si ridicule et malséante. Vous pourrez ensuite prendre connaissance du contenu de cette lettre, de la façon dont vous le souhaiterez.
Gabriel d’Aubusson approuva. Nacir, qui n’avait pas bougé depuis l’entrée des chevaliers, même s’il avait eu grande envie de les jeter dehors, se détendit un peu. Seule Isabella continua de fixer Romegas.
R : On est venu me prévenir ce matin qu’un poignard était planté dans l’arbre de trinquet, et retenait une petite bourse en cuir. Bien évidemment, personne n’avait osé y toucher, et personne ne savait comment ce poignard était arrivé là. J’ai détaché la bourse pour en examiner le contenu, il s’agissait d’une courte missive qui m’était personnellement adressée. La voici.
Il sortit la lettre en question d’une bourse qu’il avait attachée à sa ceinture, et la lut à haute voix.
R : « Cher chevalier, je vous sais impatient d’avoir de mes nouvelles. Mais la lettre qui se trouve dans votre cabine est destinée à la senorita Laguerra. » La signature consiste en cet unique prénom : Hava. J’en ai conclu qu’il s’agissait de cette femme qui s’est jouée de nous à Benghazi.
I : S’il s’agit d’elle, ce n’est pas une inconnue…mais je vous en prie, continuez.
Isabella avait parlé lentement, sans laisser paraître aucune surprise. Le chevalier, lui, ne put s’empêcher de réagir par un froncement de sourcil à la déclaration de son interlocutrice, mais il continua néanmoins.
R : Je suis immédiatement retourné dans ma cabine, et j’y ai trouvé cette lettre, que je vous ai apportée, puisqu’elle semble vous être destinée. Il va de soi que je ne l’ai pas lue, pas plus que le chevalier d’Aubusson. Aucun de nous ne s’explique comment elle a été déposée à bord. Nous avons interrogé tout l’équipage, et nous répondons de chacun de nos hommes, mais qui sait si l’un d’entre eux ne s’est pas laissé tenter par une récompense ?
I : Et personne n’a rien vu ? Même pas vous, chevalier d’Aubusson ?
GA : J’étais moi aussi allé à la proue pour voir ce poignard fiché dans le mât.
I : Et cette femme, s’il s’agit bien d’elle, semble être une spécialiste des tours de passe passe...nous en avons fait l’expérience à Oran il y a quelque temps.
Elle raconta brièvement leur mésaventure. Pour Romegas il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait de la même personne.
I : J’y avais déjà pensé quand vous êtes revenu de Benghazi, mais cela me paraissait être une coïncidence peu probable.
GA : J’ai encore du mal à croire qu’il puisse s’agir de la même personne.
I : Elle pense sans doute que puisque j’ai payé une fois, je paierai encore.
GA : Mais par quel hasard était-elle à Benghazi précisément ?
R : N’allez-vous pas ouvrir cette lettre ?
I : Un peu de patience, chevalier, montrez-moi d’abord cette bourse, et la missive qui s’y trouvait.
Elle les examina brièvement. Elle avait reconnu au premier regard la bourse de cuir dans laquelle Gonzales gardait le plan du trésor, mais voulait s’assurer qu’elle ne se trompait pas. Elle relut le billet rapidement. L’écriture était la même qu’à Oran. Elle reposa les objets sur la table, à côté de la lettre, cachetée de cire rouge, qu’il lui fallait à présent ouvrir.
GA : J’ai insisté auprès du chevalier Romegas pour que nous vous l’apportions au plus vite. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous laisser seule pour la lire.
R : Oui, pendant ce temps nous appareillerons pour tenter de retrouver la trace de cette maudite femelle, comme j’en avais tout d’abord l’intention ! Elle et ses complices ne doivent pas être bien loin ! Peut-être sont-ils même tout près de nous…
Il regardait à présent Nacir, qui s’était à moitié dressé sous le coup de ce soupçon sur sa loyauté.
GA : Romegas ! Ce qui importe à présent, c’est de savoir ce qu’elle attend de nous ! Vous prendrez votre revanche plus tard !
I : Et sachez que j’ai toute confiance en Nacir, chevalier. S’il est sorti ce matin, c’est uniquement pour pêcher. Je ne vois pas comment il pourrait être lié cette affaire.
Le ton était sans réplique. Nacir remercia Isabella d’un faible sourire.
R : Vous avez raison, je m’emporte inutilement, une fois de plus, mais cette affaire, comme vous dites, me paraît être si étrange que ma raison s’égare....
I : Et je mets vos nerfs à rude épreuve…allons, voyons ce que cette Hava a à nous dire...
D’une main ferme, elle s’empara de la lettre et la décacheta sans plus attendre. Mais dès les premiers mots, elle pâlit. Elle ne s’attendait pas à lire son écriture, à lui.
« Très chère Pénélope. Je te sais impatiente de mon retour, qui je l’espère aura lieu dans les plus brefs délais, pour peu que tu suives scrupuleusement les instructions de mon aimable geôlière, qui souhaite tout comme nous nos retrouvailles, moyennant un petit dédommagement pour nous avoir sauvés, Gonzales et moi, d’un déshonneur certain en nous évitant de devenir esclaves. »
Elle avait lu d’une voix blanche, frappée en plein cœur. L’outrecuidance de cette femme la stupéfiait. Les mots tracés à la plume par la main aimée distillaient le poison d’une voix étrangère, une voix mielleuse, dont le fiel engourdissait la langue d’Isabella. Elle s’était arrêtée, incapable de poursuivre. Il le fallait pourtant, malgré la présence des trois hommes qui l’écoutaient, embarrassés.
GA : Vous n’êtes pas obligée de nous la lire…
I : Au contraire, cette lettre m’est destinée, mais rien ne m’oblige à supporter seule une telle arrogance. Votre présence est un réconfort.
R : Je peux vous la lire, si vous le préférez !
I : Ce ne sera pas nécessaire.
Déjà, Isabella reprenait le dessus. Elle attaqua la suite, déterminée à ne pas se laisser abattre : il était évident qu’Hava se moquait d’elle, la provoquait, ce qui ne pouvait que la pousser à résister. Son adversaire la connaissait bien mal.
« Je te prie donc de verser en échange de notre libération le trésor, si tu as réussi à le récupérer, ou, si ce n’est pas le cas, ou si sa valeur n’atteignait pas la somme de vingt mille écus, cette même somme, qui est la juste récompense de tout le soin dont nous gratifie notre hôtesse. »
R : Vingt mille écus ! Mais cette femme est folle !
GA : C’est une somme énorme…jamais nous ne pourrons…
« Tu disposes pour cela d’un délai de quinze jours. Lorsque tu auras rassemblé la somme, apporte-la au cap Kefali sur l’île d’Anticythère, place-la au sommet de la falaise, et signale ta présence par un feu. Je n’ose envisager que tu ne parviennes pas à trouver une telle somme, et que tu renonces à retrouver celui qui ne rêve que de toi toutes les nuits. Sache toutefois que tu n’auras l’immense bonheur de me serrer dans tes bras que si personne ne tente quoi que ce soit pour empêcher ma charmante hôtesse de récupérer sa juste récompense. Et plus vite tu auras rassemblé la somme, plus vite nous nous reverrons. Si toutefois ma chère geôlière n’avait aperçu aucun signal dans quinze jours à compter de la réception de cette lettre, elle se verrait au regret de se dédommager en nous revendant au plus offrant. Qui sait alors le sort qui nous attendrait ? Il est bien sûr inutile et dangereux de tenter quoi que ce soit pour nous délivrer par un autre moyen. Mon corps porte encore le douloureux souvenir d’une tentative stupide d’évasion ratée. Je compte donc sur toi pour agir rapidement, raisonnablement et efficacement. Comme les jours qui me séparent encore de toi vont me paraître longs ! Sache que tu me manques infiniment, mais qu’on prend bien soin de moi ici. Je t’embrasse bien affectueusement. »
Elle jeta la lettre, signée « Juan Carlos », au milieu des reliefs du repas. Supporter une telle humiliation la mettait hors d’elle, mais elle avait tenu à lire jusqu’au bout.
I : Eh bien, messieurs, ne faites pas cette tête ! Votre mission touche à sa fin, et c’est à moi désormais qu’il revient de satisfaire l’appétit démesuré de cette… ‘aimable geôlière’.
GA : Mais comment allez-vous faire ? Vous ne disposez pas d’une telle somme, et le trésor…
I : Je ne suis plus seule à présent, mes amis que vous avez rencontrés hier soir sauront m’aider.
R : Ces quatre jeunes gens ? Mais comment diable…
I : C’est mon affaire. Messieurs, je crois que le devoir vous appelle du côté de Malte.
GA : Eh bien…j’ai été missionné pour veiller sur vous jusqu’à votre retour chez vous…
R : Il n’est pas question que je laisse cette criminelle profiter de votre faiblesse ainsi ! Et j’espère que vous n’avez pas l’intention d’aller à ce rendez-vous vous-même !
I : Et pourquoi non ?
R : Par le sang du Christ ! Aucune femme sur cette terre n’est-elle donc raisonnable ? Croyez-vous que le chevalier d’Aubusson et moi-même nous soyons engagés à assurer votre protection pour vous laisser aussitôt courir au-devant du danger dès que nous aurons le dos tourné ? Cessez de vous moquer de nous, je vous prie !
N : Le chevalier a raison, ce n’est pas prudent de repartir…
Les trois hommes paraissaient sincèrement préoccupés. Mais comment pouvait-elle leur expliquer qu’elle ne risquait plus rien en compagnie d’Esteban et Zia ? Plus rien…Elle avait insisté pour suivre Mendoza et Gonzales dans leur quête du trésor, avec pour seul résultat d’avoir mis en danger leur vie à tous les trois, sans compter celle du petit être qui se mit à s’agiter au même moment furieusement dans ses entrailles. Instinctivement, elle posa une main sur son ventre, ce qui n’échappa pas à Gabriel d’Aubusson.
GA : La nature vous rappelle à l’ordre…
Elle se leva brusquement et leur tourna le dos, prise d’une soudaine envie de tous les jeter dehors.
N : Je comprends que vous ne vouliez pas laisser vos amis aller seuls au-devant du danger, mais je pourrais les accompagner.
R : Excellente idée ! Qui sait de quoi cette femme est capable encore ! N’oubliez pas qu’elle n’a pas hésité à éliminer un de ses hommes à Benghazi ! Quant au pirate Galifredi, je jurerais que c’est elle qui lui a fait un sort ! Je suis volontaire moi aussi pour assurer la protection de vos amis, et la réussite de la remise de rançon !
GA : Mais, ce n’était pas prévu…le Grand Maître…
R : Approuverait ma décision ! Vous, Gabriel, vous resterez ici pour veiller sur la senorita jusqu’à ce que nous ayons ramené les prisonniers sains et saufs. Moi, je vais passer à Malte pour demander qu’on nous accorde la somme demandée.
GA : Soyez donc un peu réaliste, Romegas, nous ne pouvons pas nous permettre…
R : Qui ne tente rien n’a rien ! Ne sommes-nous pas issus des meilleures familles, n’avons-nous pas juré de contribuer aux missions de l’Ordre en offrant nos vies et nos biens ?
GA : Je vous entends, mais le Grand Maître ne peut consacrer une telle somme au rachat de deux prisonniers, et quand bien même il le ferait, qui vous dit qu’il dispose actuellement d’une telle trésorerie ?
R : Gabriel, vous n’êtes qu’un rabat-joie ! Ne savez-vous pas que le navire qui doit apporter les dons de la commanderie de Provence est en route pour Malte ?
GA : Je sais surtout que l’Ordre doit régler sous peu les frais de construction d’une nouvelle galère et..
I : Messieurs, c’est assez ! Vos comptes d’apothicaire ne m’intéressent pas ! Je vous ai déjà dit que je faisais mon affaire de cette rançon !
GA : Vous avez pourtant assuré à Juan de Homedes que vous étiez déjà endettée et que vous comptiez sur le trésor…
I : Et la situation n’a pas changé. Je me débrouillerai.
R : Mais enfin, quelle tête de mule vous faites ! Je ne comprends pas !
I : Il n’y a rien à comprendre. Je vous suis reconnaissante de votre aide, mais elle prend fin ici. A présent, laissez-moi.
GA : Bien, nous allons nous retirer, mais nous ne quitterons pas Porto Conte sans avoir parlé à vos amis.
I : Ils seront du même avis que moi.
R : J’aimerais bien voir cela ! Sont-ils donc aussi entêtés et déraisonnables que vous ?
E : Cela dépend des jours, tantôt on me juge tête de mûle, tantôt on me reproche d’être une vraie tête brûlée. Mais j’ai l’impression que nous sommes faits pour nous entendre, chevalier Romegas, je vous écoute depuis tout à l’heure et vous ne voulez pas démordre de votre projet.
I : Esteban !
Elle courut à la porte, bousculant au passage les deux chevaliers, qui se retournèrent pour constater que sur le seuil se trouvait le jeune homme qu’ils avaient surpris la veille. Il était appuyé sur le chambranle, bras croisés. Derrière lui se tenaient un groupe de trois personnes, les deux jeunes femmes et le jeune homme qui manifestement n’étaient pas d’ici. Isabella serra les mains d’Esteban en signe de bienvenue. Elle était soulagée de ne plus avoir à tenir tête seule aux chevaliers. A vrai dire, elle avait immédiatement pensé qu’Esteban aurait un plan pour rassembler la somme dans les plus brefs délais, et elle ne doutait pas qu’avec l’aide du condor ils récupèreraient Mendoza et Gonzales sans problème, mais elle n’en était plus si sûre à présent. Les menaces de Hava lui revenaient à l’esprit. Et elle se souvenait à quel point Mendoza avait tenu à tenir ses amis éloignés de cette quête au trésor. Avait-elle le droit à présent de les mêler à tout cela ? Elle ne savait plus que penser, et sa responsabilité dans tout cette affaire lui pesait plus que jamais. Elle les fit entrer.
R : Fort bien ! Nous allons pouvoir discuter d’homme à homme, enfin !
E : Pour ma part, je ne néglige jamais l’avis de ma compagne.
T : Ne l’écoutez pas, chevalier, c’est moi qui suis le plus raisonnable du groupe, Tao, n’oubliez jamais ce nom.
Z : Raisonnable ou raisonneur ? Ne faites pas attention, chevalier, Tao aime mettre son grain de sel dans la conversation, mais vous pouvez compter sur moi pour résoudre les problèmes. Et je crois que nous sommes confrontés à un problème, n’est-ce pas ? J’ai cru comprendre qu’il était question d’argent : auriez-vous déjà reçu une demande de rançon ?
R : Effectivement, mais, depuis quand nous écoutiez-vous ?
E : Vous vous disputiez tellement à propos de savoir si le Grand Maître vous accorderait la somme requise que vous ne nous avez pas entendus arriver. Nacir nous a mis au courant pour les ennuis de Mendoza hier soir, aussi venons-en au fait : quelle stratégie allons-nous adopter pour lui venir en aide ?
I : Voici la lettre que cette femme, une dénommée Hava, a déposée ce matin sur le navire de l’Ordre.
T : Ce matin ? Et sur votre navire ? C’est une joueuse, cette Hava ! Mais comment a-t-elle fait ?
R : Si je le savais ! Mais elle paiera son impudence !
T : Je vois…vous êtes animé d’un certain désir de revanche, mais ce n’est pas ça qui nous aidera.
GA : C’est ce que j’ai déjà essayé de lui faire comprendre…
R : Je me propose de vous aider à sauver vos amis : une remise de rançon est risquée, vous aurez besoin d’hommes solides. De plus, vous ne disposez pas d’une telle somme…
E : Vingt mille écus !
Il finissait de parcourir la lettre en compagnie de Zia.
R : Oui, vingt mille écus…que je vais aller demander au Grand Maître. Si vous souhaitez m’accompagner, nous porterons la somme ensemble à Anticythère. A moins que vous ayez une autre solution, comme semblait le suggérer la senorita Laguerra.
E : Une autre solution ? Eh bien…
I : Je pense qu’il est possible de récupérer le trésor avec l’aide de mes amis.
R : Tiens donc ? Mais d’après Nacir, c’est désormais chose impossible, comment allez-vous vous y prendre ?
I : Tao est un grand inventeur. Il travaille depuis des années sur la mise au point d’une réplique de la cloche d’Alexandre le Grand, la fameuse colympha qui lui a permis de visiter les fonds marins en respirant, et ses travaux sont près d’aboutir.
T : Dis plutôt qu’ils ont abouti ! Je serais ravi d’expérimenter ma cloche pour récupérer ce fameux trésor, et sauver Mendoza !
R : Hein ? Mais cette cloche est une légende !
T : Que nenni ! Et elle fonctionne parfaitement ! Un mois plus tôt, je n’aurais pas été aussi catégorique, mais à présent…
GA : C’est stupéfiant ! Mais pourquoi Mendoza ne vous a-t-il pas sollicité plus tôt ?
T : Je lui avais demandé de garder le secret ! Vous ne pensez tout de même pas que j’allais utiliser ma merveille pour le compte d’un vulgaire marchand qui veut récupérer un trésor. Quant à ce Gonzales, il ne m’inspirait aucune confiance !
E : Oui, bon, toujours est-il que la cloche n’était pas au point et que Mendoza a préféré se débrouiller tout seul, mais maintenant, nous sommes prêts à lui venir en aide, à lui et à Gonzales.
R : Hum…soit, si vous le dites, mais je doute que cela fonctionne. Comment est-il possible de construire une chose pareille ? Avez-vous un protecteur, qui vous fournit les fonds nécessaires ?
T : Non, monsieur, je sacrifie mon temps et mon argent pour la science !
GA : Mais si vous ne réussissez pas à repêcher le trésor ? Et s’il ne vaut pas vingt mille écus ? Le problème reste entier. Vous venez d’avouer que vous ne disposez pas d’argent.
R : Oui, c’est pourquoi il nous faut aller à Malte, Gabriel, pour réunir les fonds nécessaires.
I : Si le trésor ne vaut pas cette somme, alors je me tournerai vers d’autres amis.
GA : Pour vous endetter encore ? Et pensez au temps perdu ! Nous n’avons que quinze jours.
Z : Ecoutez, nous poursuivons tous le même but. Je propose que le chevalier Romegas fasse route dès que possible vers Malte pour lever des fonds au cas où nous ne disposerions pas du trésor. De notre côté, nous irons en Sicile. La cloche se trouve sur une petite île où nous habitons, nous la prendrons au passage et nous suivrons les indications d’Isabella pour trouver le trésor.
N : Je pourrais vous accompagner et vous guider.
I : C’est une excellente idée !
N : Ainsi, vous ne seriez pas obligée de venir.
GA : J’approuve complètement ! Mais je refuse que vous restiez seule ici.
R : Moi aussi : Gabriel, tu n’as qu’à rester pour assurer sa protection, je me débrouillerai très bien sans toi. Je viendrai te rechercher, ne t’inquiète pas, j’en informerai Juan de Homèdes, il comprendra.
I : Non ! Je…
Z : Il a raison, il vaut mieux que tu ne viennes pas. Je resterai avec toi, et Indali. Nous n’allons pas lui faire encore prendre des risques inutiles, n’est-ce pas Tao ?
T : Je suis tout à fait d’accord ! Donc Isabella, toi et Indali resterez ici.
R : Des femmes, seules, sans la protection d’un homme ? N’importe qui peut débarquer sur ces côtes, les temps ne sont pas sûrs avec ces hérétiques qui s’aventurent en terre chrétienne ! Le chevalier d’Aubusson restera aussi !
E : Très bien, si vous y tenez !
I : Esteban, non, c’est inutile, tu le sais bien !
E : Ecoute, Isabella, on en reparlera plus tard, tu veux bien ?
R : Ah, je vois qu’on se range à mon avis. Croyez-moi, c’est bien mieux ainsi. Je suppose que nous nous retrouverons à Malte pour nous rendre ensemble à Anticythère ainsi nous saurons si nous avons la somme suffisante. Si tel ne devait pas être le cas, nous aviserons : soit nous retournerons ici pour prendre d’éventuels autres fonds que vous auriez pu réunir de votre côté, senorita Laguerra, soit nous prendrons le risque de délivrer vos amis par la force ou la ruse. Mais quoi qu’il en soit, nous les ramènerons. Nous avons quinze jours. C’est peu, mais c’est suffisant pour nous laisser ces possibilités, à condition de ne pas perdre de temps. Qu’en pensez-vous, jeune homme ?
E : Ce plan me semble parfait.
Z : C’est exactement ce que j’avais en tête.
T : Si Zia est d’accord, alors moi aussi !
R : Très bien, donc nous devrions nous retrouver à Malte dans quatre à cinq jours maximum. Cela vous suffira-t-il de votre côté ?
E : Parfaitement !
R : Nous pourrions faire le début de la route ensemble, on n’est jamais trop prudent. Votre navire est-il bien armé ?
E : Oh, n’ayez aucune crainte !
GA : Où donc êtes-vous amarrés ?
E : Au port de L’Alguer, nous avions à faire là-bas, et nous sommes venus jusqu’ici pour voir si Isabella n’avait besoin de rien. Nous ne savions pas qu’elle avait accompagné Mendoza en mer dernièrement, et Zia s’inquiétait pour elle…hier soir, la tempête nous a surpris, c’est pourquoi vous nous avez trouvés ici. Mais en temps ordinaire nous logeons au village.
GA : C’est une chance que vous vous soyez trouvés là…
Z : Oui, voyez-vous, vu l’état d’Isabella, je me faisais bien du souci. Mais désormais, je vais pouvoir veiller sur elle. Nous resterons ici auprès d’elle, avec Indali.
T : Au fait, où allez-vous loger, chevalier d’Aubusson ?
I : Nous trouverons bien une petite place dans les dépendances. Cela vous convient-il, chevalier ?
R : Ne vous inquiétez pas pour Gabriel, sous ses airs délicats, c’est un vrai dur, comme tous les chevaliers de l’Ordre, rien ne le rebute, si c’est pour servir la bonne cause, surtout lorsqu’il s’agit de venir en aide à une gente dame… Bien, puisque nous avons réussi à nous entendre, je propose que nous partions dès que possible. Je vais appareiller pour L’Alguer.
E : Inutile de nous attendre, partez devant, nous avons encore quelques affaires à régler, et nous voudrions passer un peu de temps avec Isabella.
R : Je vois…mais ne vous attardez pas trop. Si vous n’êtes pas à Malte à temps…
E : N’ayez crainte, nous y serons.

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 19 sept. 2017, 21:47
par TEEGER59
Enfin des nouvelles!
Pas très bonnes, certes, mais des nouvelles quand même!
"Celui qui ne rêve que de toi toutes les nuits".
Il est gonflé celui-là! Le Mendodo couche avec une autre et il ose écrire ça!
Mais c'est superbement écrit! Quelle richesse dans le vocabulaire :-@ :-@ :-@
On sent aussi tout le travail de recherche, l'investigation pour que le récit tienne la route: cette fameuse cloche. J'étais tombé dessus en faisant des recherches sur les sous-marins. Souvenez-vous de "La Salamandre" qui servait mon histoire. Un peu avant-garde, je vous l'accorde, mais comme :Tao: en avait inventé un, je me suis dis que ça ne poserait pas de problème...

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 19 sept. 2017, 22:55
par Ra Mu
TEEGER59 a écrit : 19 sept. 2017, 21:47 "Celui qui ne rêve que de toi toutes les nuits".
Il est gonflé celui-là! Le Mendodo couche avec une autre et il ose écrire ça!
Il n'a eu guère le choix, Hava lui ayant forcé la main pour écrire. C'est elle qui lui a tout dicté.
Elle aurait très bien pu rédiger cette lettre elle même: c'est une humiliation pour lui et une provocation pour Isabelle.
Cette diablesse est décidément aussi perverse qu'elle est sure de son fait. Quelle femme!

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 23 sept. 2017, 18:28
par nonoko
TEEGER59 a écrit : 19 sept. 2017, 21:47
Mais c'est superbement écrit! Quelle richesse dans le vocabulaire :-@ :-@ :-@
Merci Teeger, mais j'ai parfois l'impression de ne pas employer un vocabulaire assez varié...j'essaie de faire au mieux.
Pour la suite, il va falloir de la patience, j'ai à peine entamé la quatrième partie... ;)

Re: FANFICTION COLLECTIVE : Tome 2

Posté : 24 sept. 2017, 18:36
par idoine
Tu rigole le vocabulaire est plus que varier franchement c génial