A ta convenance^^
***Chapitre 2***
Tao avait passé la nuit dans son laboratoire, où il avait fini par s’endormir, à moitié affalé sur la table, comme souvent. La statuette avait brillé une bonne partie de la nuit, mais la lumière avait baissé progressivement d'intensité jusqu'à sembler s'éteindre, non sans avoir révélé de nouvelles inscriptions auxquelles Tao n’était pas parvenu à donner un sens, malgré tous ses efforts. Il avait fini par conclure qu’il avait affaire à une énigme , sans avoir la moindre idée de ce qu’elle devait permettre de découvrir : la façon d’activer un mécanisme ? un lieu ? un objet à associer à la statuette ? Et dans quel but ? Il avait eu beau consulter tout la savoir muen à sa disposition, il n’avait rien pu trouver de satisfaisant. La statuette était liée aux cités, d’une façon ou d’une autre, il en avait l’intuition, mais pourquoi ne possédaient-ils aucune information à son sujet ? Comment Fernando Laguerra l’avait-il eue en sa possession, et pourquoi semblait-il croire qu’elle lui ouvrirait la clé du pouvoir ? Tao rêvait à présent qu’il gravissait une montagne dont le sommet était éclairé par intermittence d’un halo bleuté qui apparaissait et disparaissait au rythme de sa respiration, qui devenait de plus en plus rapide au fur et à mesure qu’il croyait atteindre le sommet ; mais celui-ci se dérobait sans cesse, et son pouls s’accélérait, il s’essoufflait, son crâne résonnait du bruit des pulsations de son cœur. Soudain, une ombre fonça sur lui, deux ailes noires l’effleurèrent tandis qu’un ricanement sinistre lui déchirait les tympans. Il s’éveilla en sursaut. Un cri retentit, achevant de le tirer du sommeil. Il regarda autour de lui, hagard. Le laboratoire s’éclaira aussitôt, lui révélant le même désordre que la veille. Il retrouva son univers familier ; tout était calme, aucun bruit ne lui parvenait des autres pièces, Esteban et Zia devaient encore dormir. Soudain, le cri retentit à nouveau, impérieux. Tao se redressa, affolé. Cela venait de l’extérieur, il l’aurait juré. Alors qu’il se préparait à aller prévenir Esteban, il s’arrêta net : bien réveillé à présent, il avait reconnu la voix, le ton cassant : pas de doute, c’était Gomez ! Mais qu’est-ce qu’il fichait là ? Tao courut à la porte de son ami et se mit à tambouriner dessus, impatient de pouvoir entrer, sans succès. Il appela Esteban d'une voix pressante, mais n'obtint aucune réponse.
Au même moment, dans la chambre de Zia, les deux jeunes gens émergeaient à nouveau du sommeil, n’osant bouger et savourant le plaisir de se sentir l’un contre l’autre. Esteban fut le premier à briser ces moments de pur délice.
E : Zia…tu es réveillée ?
Elle leva la tête vers lui en souriant.
Z : Non, je suis en plein rêve…
E : Non, heureusement c’est bien la réalité ! Mais je commence à avoir faim …pas toi ?
Z

éjà ? je referais bien une petite séance de chatouilles pour me donner de l’appétit…
E : Ah non, pitié !
Z : Je veux ma revanche…allez..
E : Il doit être tard, je ferais mieux de sortir discrètement avant que Tao se réveille…imagine la tête qu’il ferait en me voyant sortir de ta chambre !
Z : Laissons-le donc se faire des idées, après tout ça n’en sera bientôt plus…
E : Tout de même..il ne doit pas s’attendre à..
Z : A quoi ? allons, Esteban, on n’a plus douze ans…et j’ai plus que jamais le droit de t’entraîner dans ma chambre, ce n’est pas la première fois qu’on dort ensemble, tout de même !
E : C’est vrai, mais..à présent, c’est différent..
Z : J’espère bien !
Elle allait se jeter sur lui quand ils entendirent des coups frappés à la porte.
E: C'est Tao, zut!
Z : Oh, oh, Esteban, il va falloir affronter le regard de Tao ! Entre !
E : Non ! attends !
Il eut tout juste le temps de la repousser et il était en train d’essayer de se lever quand Tao pénétra dans la chambre, affolé.
T : Zia, Zia, Gomez est dehors, Esteban ne répond pas, oh ! Esteban !
E : salut Tao, bien dormi ?
T : Euh…tu as dormi ici ? Bon, c’est pas grave, on a un problème urgent, viens vite, Gomez est là, dehors, vous l’entendez pas crier depuis tout à l’heure ?
E : Bah, euh, les portes des chambres sont bien isolées, tu sais..
T : Mais écoute !
La voix de Gomez, les appelant, retentit à nouveau.
E : Ah zut, je l’avais complètement oublié celui-là !
T : Quoi ? tu savais qu’il devait venir ? mais comment ?
E : Mendoza m’a prévenu hier soir, et avec…tout ça…j’ai oublié de vous en parler, voilà tout !
Z : Mais qu’est-ce qu’il nous veut ?
E : Aucune idée, mais on va bientôt le savoir !
A SUIVRE...